Sortie 2023-14 : Canicule à Rosas, Jour 1

Sortie 2023-14 : Rosas du 10 au 15 juillet 2023

Arrivée et Jour 1 : lundi 10 juillet

L’accès à la Cala Monjoi à partir de Rosas se fait par une route étroite dite des mégalithes, qui remonte dans le maquis vers le nord, puis aboutit à une grande crique dont le fond est majoritairement occupé par le village vacances. Nos bungalows blancs sont alignés sous les pins et autres eucalyptus, en trois rangs serrés pour empêcher le soleil de chauffer les passages étroits. Globalement nous disposons d’un bungalow pour deux, avec une chambre principale, et une salle d’eau. Une petite chambre avec lit à étage permet de répartir les contenus de nos valises. La température est maîtrisée par un ventilateur. A côté des bungalows le restaurant occupe le centre du village, et surtout le bar s’étale sur tout le front de mer, jouxtant directement la plage-grève où les activités nautiques dominent : baignade, canoë, plongée étant les plus prisées. Les autres caractéristiques d’un centre de vacances s’insèrent sur les côtés : parking, golf miniature, piscine enfants, scène d’animation etc. Dans la crique, et suivant l’heure et la météo, des vedettes et quelques voiliers se balancent doucement.

L’eau potable pose problème : nous sommes dans un Parc National, et l’approvisionnement est limité. Au robinet, elle n’est pas bonne, au restaurant il est interdit de remplir les bouteilles, une seule solution l’achat de bouteilles au bar. Le prix nous dissuade d’en faire la règle. Nous décidons donc de procéder à des achats d’eau systématiques lors de nos passages possibles en magasin. Le premier jour (lundi), la chaleur était telle que j’ai consommé 4,5 litres. Et boire très régulièrement a été impératif durant ce séjour. Car en ces temps caniculaires sur l’Europe du Sud, le soleil sur la Costa Brava, ça été quelque chose ! D’abord il n’y a pas de forêt, il y a du maquis. Heureusement il y a des pins parasols ou des chênes verts isolés. Un petit arrêt à l’ombre, ça ne se refuse jamais. Sur les sentiers du littoral il y a des pins d’Alep ou maritimes, mais dispersés. Hélas les incendies ont détruit beaucoup de la végétation, et la repousse est très lente, surtout sans eau. Alors chapeaux et casquettes, parfois humidifiés, boisson à volonté et limitation des efforts, sont recommandés. Lors du pique-nique de Lundi à Rosas dans un petit jardin public ombragé, j’ai relevé 34° à l’ombre. Je n’ai pas osé regarder au soleil, ni les jours suivants ! Globalement, randonneurs déjà secs ou pas secs, en adaptant longueurs et rythme des randos, il n’y a pas eu de souci autre que le surcroît de fatigue. La brise marine a été parfois la bienvenue, et quelques rafales nocturnes ont aussi remué l’atmosphère. Nous n’avons pas trouvé de bulletin météo fiable, autant de sources, autant de versions différentes !

Le soir, en sortant du restaurant, après avoir visité et revisité et rerevisité les buffets gastrono-pantagruéliques, nous avions rendez-vous en haut de la plage, face à l’est (donc pas de coucher de soleil), pour regarder la nuit descendre sur la mer et passer les consignes du lendemain. C’est l’heure où les hirondelles cèdent la place aux chauves-souris pour poursuivre les insectes sous les grands pins.

Mais revenons à la chronologie du séjour :

Lundi, départ vers 9h pour franchir la montagne en direction de Rosas. Nous montons à travers le maquis vers une zone parsemée de mégalithes (dolmens, menhirs, et cercles de pierres datant de 3000 à 4000 ans avant notre ère) dont nous verrons quelques spécimens.

Dire qu’il fait chaud, c’est peu dire ! La nature nous présente ses originalités, pistachiers lentisques, chênes kermès, etc. Les cistes qui devraient être en fleurs sont toutes desséchées, ainsi que les euphorbes. Les sentiers se faufilent entre des murs de pierres sèches. Les murets d’anciennes terrasses de culture sont couverts de broussailles, de ronces et de salsepareille. Quelques vignes, près des pistes d’exploitation, sont les dernières cultures visibles.

Pour atteindre les faubourgs de Rosas nous descendons entre des maisons blanches et des villas aux jardins luxuriants, une pente couverte de cactus arborant parfois fleurs jaunes et figues de barbarie, mais le plus souvent malades de cochenilles, lamentables et blanchis. Il fait chaud et je m’assois un instant près d’un marcheur immobile aux mollets rongés par le temps.

Première recherche : nous trouvons une boutique pour largement nous réapprovisionner en eau potable.

Deuxième recherche : un coin de plage entre embarcadères et port de plaisance, pour nous baigner et nous réhydrater.

Troisième recherche : nous trouvons un petit square ombragé pour déguster nos pique-niques. C’est le jardin des senteurs, avec un carré de lavandes camphrées, un carré d’absinthe, un carré de romarin, et je crois un carré de thym. Il y a des bancs et nous nous reposons un bon moment. C’est sous une chaleur écrasante que nous repartons le long de la côte, par des passerelles et sentiers, alternant avec plages et escaliers. La mer nous présente ses couleurs profondes allant du bleu au vert avec une infinité de nuances. A la Punta Falconera nous passons sous trois énormes blockhaus témoignant de l’importance militaire de ces points d’observation. Ensuite, et enfin, le chemin côtier se faufile sous une écharpe boisée dominant de petites criques dont la discrétion est mise à profit par des plaisanciers au mouillage, et des baigneurs assez courageux pour descendre sur le sable et les rochers au bord de l’eau.

Nous arrivons à la Cala Monjoi vers 16h30, avec deux obsessions : le bar et la baignade ! Rendez-vous à 19h pour le pot de début de séjour. Les apéritifs « organisés » ont une zone privatisée par une double rangée de chaises sur la terrasse du bar. Bière ou sangria en pichets renouvelés à la demande, bricoles dont pâté de foie dans les assiettes au soleil encore très chaud à cette heure, à revoir dans l’avenir. Un groupe de 30 plongeurs remettra ça tous les soirs à côté de nous. Il est 20 h, le restaurant-buffet ouvre ses portes, quelle bonne surprise nous attend ?

Texte d'Hervé, photos de Serge, Lisa et Philippe