18. C'est mieux qu'en 14. Dix huit pèlerins (et pèlerines) a avoir entrepris l'aventure. Car elle
commence bien avant
l'arrivée, par des petites routes tortueuses à l'infini qui vous mènent à ce village soi-disant "préféré des français" (on voit bien qu'ils n'y habitent pas...).Là, l'espace est si réduit qu'il
n'y en a pas pour les voitures. Dès en arrivant, vous comprenez pourquoi "saint cirque". Mais à la fin, après avoir plus ou moins traîné ses baluchons, on parvient à les poser dans notre
résidence provisoire somme toute plutôt confortable. Au restaurant (si, si !), à l'autre bout du village (quelle expédition !), les dîners étaient bien... dimensionnés pour des randonneurs. A
cette occasion, nous avons apprécié de rencontrer "Fénelon", un Cadurcien vraiment sympathique mais il n'était que de passage. Dommage car il est de charmante compagnie. Si l'aller est une
occasion de voir le village, le retour dans l'obscurité est l'occasion de frayeurs insoupçonnables. On a même entendu parler de loup garou, c'est vous dire ! A moins qu'il ne s'agisse d'une
rechute dans l'enfance, "maladie" incurable. Bien, mais me direz-vous, qu'étiez-vous venus faire dans ce coin si retiré ? Une retraite méditative ? Une cure de repos ? Les deux. Jugez plutôt avec
le programme qui suit :
Samedi : départ au chant du coq... Y'en a pas dans le patelin. Ce fut donc 8 h, heure terriblement matinale pour certains
(es). Après avoir dévalé le coteau, nous avons échoué sur le chemin de halage qui conduit au village de Bouziès. Après avoir langoureusement "méandré" (je dépose à l'instant le brevet...) le long
du Lot et effectué une ascension de 160 m, nous nous sommes retrouvés (on ne sait trop comment) sur un causse (toujours mon lapin... qui ne s'est pas montré). De petites routes en petits sentiers
et après un détour par une cour de ferme où la patronne nous a gentiment remis sur le droit chemin que nous n'avions pas perdu mais ce sont là les hasards de l'aventure (ça lui fera quelque chose
à raconter car les rencontres doivent être rares en ces lieux), avec un peu de chance, nous sommes tombés sur le cirque de Vènes (comme la fermière rencontrée plus haut, prononcez "vène"). Coup
d'œil sur le décor environnant avant d'attaquer, à l'envers, le chemin de croix vers St-Cirq et la montée à la chapelle Sainte-Croix. Ce fut sans doute un calvaire pour certains et si un illustre
personnage portait les épines autour de la tête, en couronne, d'autres les portent aux pieds. Ce n'est probablement pas plus confortable. De retour au bercail, nous avons pu découvrir à loisir
St-Cirq, ses ruelles et ses maisons à l'architecture caractéristique pratiquement toutes devenues des boutiques en tous genres.
Dimanche : les tâches ménagères accomplies dans le gîte et les voitures rechargées, en route pour Marcilhac-sur-Célé. Le GPS
connaîtrait-il ce lieu ? Serait-il capable de nous y conduire ? Oui, il a trouvé le chemin... et quel chemin. Ce fut d'abord une route normale, puis une route moins normale, puis un chemin encore
praticable pour arriver sur une piste étroite, caillouteuse et ravinée à loisir où les voitures, à l'image des attelages d'autrefois, refusaient d'avancer. Après un demi-tour laborieux (tous ces
chevaux à dompter pour réussir la manœuvre, ça demande de la maîtrise) nous avons opté pour une solution mieux adaptée. Après un enchaînement de lacets, de descentes et autant de montées, nous
arrivons à destination, sans personnes dérangées, du moins en apparence... Sans notre "Jésus" et ses épineux soucis, commence alors le circuit des "cazelles" (et non des gazelles comme certaines
l'ont cru un peu hâtivement), ces constructions entièrement en pierres, matériau plus qu'abondant dans la région. Nous avons ainsi cheminé toute la matinée sur le causse, par des petits chemins
et sentiers tout du long bordés de murs en pierres sèches. A l'approche de St-Sulpice-sur-Célé et de... midi, les fonctionnaires de la rando, l'œil sur la pendule et pointilleux sur les horaires,
se sont émus de constater qu'il n'était pas question de pause. A 12 h pétantes (s'il n'y avait eu que les 12 h dans ce cas...), les revendications ont commencé à fuser (elles aussi).
L'alternative est simple : ou on déjeune à l'entrée du village, ou ça se passe à sa sortie car avec une troupe de 17 convives sur la place de leur village, les autochtones peuvent éteindre la
télé. A l'entrée du village, tout en longueur entre la falaise du causse et le
Célé, les premiers sont tombés en arrêt devant un four aménagé dans un abri sous roche. Et tout simplement,
l'idée de déjeuner là les a effleurés, certains imaginant déjà d'y faire des grillades. Mais enfin, comment avait-on pu envisager, même un instant, de s'installer dans ce bouge digne de
culs-terreux quand d'autres se voyaient sur une verte pelouse fraîchement tondue sur laquelle on aurait tendu des nappes de dentelles... Ah ! Vous pensez que j'en rajoute ! Finalement, nous nous
sommes invités au château... avec notre pique-nique. Je conviens volontiers que ça change de statut. Après une petite grimpette digestive, le tour d'un dolmen, retour sur le causse et ses chemins
bordés de taillis où le buis domine. Et nous voilà à la recherche d'un point de vue. Non, non, pas de celui des 17 présents dont on n'a rien à... mais de celui qui domine Marcilhac, certainement
aussi intéressant. Après deux tentatives infructueuses, alors qu'on avait renoncé à le trouver, nous sommes tout naturellement tombés dessus. Force est de constater qu'en cet endroit, carte et
terrain sont sérieusement fâchés. Après un consensus sur le point de vue, il reste à rejoindre Marcilhac alors à nos pieds, 150 m plus bas. L'obstacle a été contourné par un chemin mieux à notre
portée que le vol d'oiseau (même si, des oiseaux, nous en connaissons quelques spécimens
rares).
Une fois en bas et à peu près présentables, d'un même élan, en procession, la troupe est allée honorer le désormais
"sacro saint pot de fin de rando". Alléluia !
Tout est sur les photos. (enfin presque car le blogueur sabre pour tenir l'année en 1Go, c'est donc une selection des photos de Jean-Claude et Michel).
Jean-Claude