Dimanche 10 novembre 2024 : l’automne en Sauternais.
En ce dimanche de la Saint-Léon, réflexion faite, nous n’irons pas à… Bayonne. Il nous suffira de Pujòus de Siron, ou Pujols-sur-Ciron pour ceux qui n’entendraient rien à l’occitan.
C’est ainsi que 29 personnes (20 F et 9 H), Pujolais(es) d’un jour, se retrouvent sous les platanes, un peu dénudés, de la place… des Platanes, rue des Platanes. Pourquoi faire compliqué… !
Aujourd’hui, nous accueillons Véronique venue « essayer » notre randonnée. Si elle avait pensé qu’on dégusterait dans tous les châteaux, l’essai ne sera sans doute pas concluant !
A noter également la participation de nos deux « stagiaires » préparant la formation au Brevet
fédéral d’animatrice : Christine et Sophie. Il va sans dire que nous comptons sur elles pour nous ramener sous nos platanes, sains (???) et saufs, sans trop errer dans la campagne environnante d’autant que, durant ce long week-end de novembre (9, 10, 11), c’est « Portes ouvertes en Sauternais » à l’occasion de la « Raisin d’Or », manifestation sportive locale.
De ce fait, nous rencontrerons des marcheurs individuels ou en groupe ; des coureurs à pied, isolés ou en groupe ; des cyclistes ; des vététistes, crottés des pieds à la pointe du casque. Bref, il faudra prendre garde à droite, à gauche, devant, derrière, sans oublier de regarder où l’on met les pieds. Mais nous pouvons compter sur le concours discret de Françoise, Danielle et Serge qui joueront leur partition tout au long du voyage.
Le ciel est gris ; la brume se lève ; la météo hésite encore entre « très nuageux » et « rares averses ».
Ce ne sont que des prévisions, pas des certitudes ! Alors, on y va.
Selon nos stagiaires, il faudrait partir en direction du sud-sud-ouest. Pourquoi pas ? Et, comme les Sioux que nous sommes, nous démarrons en file indienne. Très vite, nous tombons sur le château de La Salle dont l’histoire est trop longue pour être narrée ici. Évidemment, le château avait son moulin, installé sur un bief du Ciron. Sortis du bourg, devant le modeste château Béchereau, s’étale devant nous un vaste espace couvert de vigne.
Ici, en 1817, les cultures principales étaient le froment, la pomme de terre, le maïs, le seigle et, en plus petite exploitation, le millet et les légumes secs.
Au loin, sur la colline, nous apercevons une bâtisse plutôt cossue. Sans hésiter, nos stagiaires affirment qu’il s’agit du château de Rayne-Vigneau… et non de la Reine Vigneau comme certains l’avaient imaginé. Il ne reste plus qu’à y grimper (altitude : 65 m) en tournant, bien sûr, sur le chemin de Gauche qui nous amène au Domaine de la Gauche (il eut son moment de gloire après l’élection présidentielle de 1981).
Passés Rayne-Vigneau, nous découvrons un tout autre style avec le château de Lafaurie-Peyraguey. Suivront ceux de Sigalas-Rabaud et Rabaud-Promis, tous premiers grands crus classés.
Après cet enivrant enchaînement, nous revenons un moment dans les vignes en entonnant souvent ce refrain : « vélos devant, vélos derrière » pour laisser le passage aux nombreux vététistes.
Nous reprenons la liste des châteaux avec deux non classés : Raymond-Lafon et Lafon avant d’atteindre le(s) sommet(s) (altitude 75 m) : le château d’Yquem, 1er cru supérieur.
En juillet 2011, lors d’une vente aux enchères, une bouteille de Château d'Yquem de 1811 a été vendue 117 000 dollars à un collectionneur privé, devenant ainsi la bouteille de vin blanc la plus chère jamais vendue.
Avis aux amateurs. Aujourd’hui, remettant la dégustation à une autre fois… nous nous contenterons de traverser le domaine.
Revenons sur terre en nous offrant un tour… du visiteur au château Guiraud. De là, nous rejoindrons Sauternes, capitale (mondiale) de l’appellation Sauternes. Nous en sommes au 10ème kilomètre. Il est 12 h 30. Le casse-croûte, ça vous dirait ? Il y a bien une petite aire de pique-nique mais, avec l’humidité ambiante, bien qu’il fasse relativement beau, elle n’attire pas les foules. Les abords de l’église Saint-Pierre-ès-Liens semblent plus accueillants.
L’affaire expédiée, il faut se remettre en route. Direction le château Filhot, 2ème grand cru classé, 350 ha dont 62 de vignoble. Nous traverserons son immense parc qui accueille le « village » de la « Raisin d’Or ». A partir d’ici, finie la vie de château.
Bizarrement, le ciel s’est assombri et il tombe quelques gouttes. La suite du parcours se déroule sur le GR 6, normalement sans difficulté, à part une zone où les ornières sont susceptibles d’être pleines d’eau. Ce fut effectivement le cas. Mais, oh surprise : un peu plus loin, le GR était carrément inondé sur une cinquantaine de mètres. Et pas de pirogues alentours ! C’est donc sur la pointe des pieds que nous avons franchi l’obstacle. Une réelle occasion de tester les chaussures étanches et une question : peut-être, dorénavant, faudra-t-il faire la reconnaissance des parcours la veille de leur réalisation ?
Alors que nous nous sommes crus sauvés des eaux en retrouvant la terre ferme est soudain arrivée une sérieuse averse. Mais pourquoi Saint-Léon nous en veut-il ? Et c’est comme des punis que nous avons retrouvé nos fidèles platanes.
En définitive, n’était-ce pas une vraie scène d’automne ? Merci à tous les acteurs.
Prochaine sortie du Dimanche : 15 décembre 2024.
Texte de Jean-Claude
Photos de Serge et de Jean-Claude