Rando dimanche 2024/01 : Blaye et ses environs

Randonnée du dimanche 24 mars 2024 : Les Vignobles et la Citadelle de Blaye

Aujourd’hui, la randonnée du dimanche a lieu à Blaye. Rendez-vous devant l’Office du Tourisme pour les 17 courageux randonneurs avec une inquiétude, la pluie qui les a accompagnés jusqu’au point de départ va-t-elle cesser vers 9 h comme annoncé par la météo ?

Tous ont prévu la cape de pluie ou un vêtement imperméable, mais certains n’ont pas pris les guêtres et ils reconnaissent ne pas avoir lu toutes les consignes.

Laissant derrière nous la citadelle, nous arrivons devant le Château du Marquis Vauban où une affiche avec les prestations proposées attirent les gourmands « repas vigneron, dégustations et visite des chais et de la citadelle », mais il est trop tôt pour cela. Les randonneurs repartent d’un bon pas dans le chemin du Rambeau, chemin qui longe l’estuaire dans les marais, et qui malgré les grandes marées et la pluie n’est pas trop boueux.

Nous quittons les marais pour monter vers le Château de Ségonzac. A la fin du 19ème siècle, Jean Dupuy, sénateur des Hautes Pyrénées acquiert le domaine. Il décide de créer à Ségonzac un domaine viticole modèle en entreprenant des travaux considérables, le cuvier est doté du meilleur équipement technique de l’époque. Son fils Pierre, continue de s’occuper du domaine et y construit en 1930 un château d’eau en béton bien visible dans le paysage.

Les vignes sont plantées sur un coteau ensoleillé dominant l’estuaire, le vignoble de ce château représente 43 ha.

Suivant le balisage du GR rouge et blanc, nous découvrons qu’un logo y a été rajouté « Frankton Souvenir», en mémoire de l’opération Frankton. Dans la nuit du 7 au 8 décembre 1942, un commando de dix Royal Marines britanniques est mis à la mer, par un sous-marin, au large de Montalivet dans des kayaks. Le but est d’endommager ou de détruire les cargos armés allemands qui se trouvent à quai à Bordeaux et Bassens. Cette opération a pour nom de code « opération Frankton ». Quatre navires sont endommagés par les mines qu’ils ont déposées sur leurs coques. Après la mission les quatre hommes restants descendent la Gironde jusqu’à Saint Genès de Blaye grâce au courant et à la marée descendante. Après avoir détruits leurs embarcations, ils s’enfoncent dans les terres à hauteur du Château de Ségonzac. Seuls deux rescapés reviendront en Angleterre.

Nous continuons à cheminer au milieu des vignes pour arriver au Château de la Salle entouré de son domaine, qui est implanté à la limite de la zone de palus. Ce château est lié à une propriété viticole dont les vins sont anciennement réputés. Aujourd’hui, 11,8 ha sont consacrés à la production de Bordeaux rouge et blanc.

Arrivée au lieu-dit Espangle, nous apercevons quelques chevaux dans des prés avant de monter en direction d’un nouveau château, le Château Pérenne. Il s’agit d’une belle demeure, implantée dans une position dominante, sur le rebord du coteau qui surplombe à la fois le bourg de Saint Genès de Blaye et la plaine. En 1997, Bernard Magrez rachète ce beau domaine de 77 ha. Le cuvier est repensé et un espace dégustation est aménagé dans le chai. En 2016, cette belle propriété est cédée à un investisseur chinois.

Une courte halte, afin de reprendre des forces, devant l’Église de Saint-Genès de Blaye sise au pied du coteau dominant la plaine de l’estuaire et nous repartons sans avoir pu la visiter, découvrant à l’angle d’une rue une étrange pancarte datant de « 1858 ».

A 13 h nous atteignons enfin, comme prévu, la commune de Saint-Martin Lacaussade où nous attendent des tables pour le pique-nique. Après les quelques gouttes de pluie dans la matinée, la fin du repas se termine sous un vent glacial qui abrège la pause.

En repartant, nous allons jusqu’à l’Église de Saint-Martin Lacaussade, dédiée à Saint-Martin. Située sur la Voie romaine, elle est inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques.

Face à l’église, un gîte pèlerin accueille les pèlerins qui arrivent de Tours. Jouxtant ce gîte, on découvre un ancien moulin à vent, dont il ne reste que la tour construite en moellons. Ce moulin était posé sur une butte de terre afin de profiter au mieux des vents indispensables pour faire tourner ses ailes. Autrefois les terres agricoles étaient consacrées à la culture des céréales, avant de laisser la place à la culture de la vigne.

Nous repartons rapidement, afin de nous réchauffer, cette fois sur le GR 655 (voie de Compostelle) en direction de la Citadelle de Blaye.

Un petit détour nous conduit devant l’original portail du Château Labrousse, savant mélange de brique rouge, pierre calcaire sculptée et d’une magnifique ferronnerie. Sur les deux vantaux on peut lire le nom du Château. Il s’agit d’une propriété viticole de 25 ha, considérée comme l’une des plus anciennes de Saint-Martin Lacaussade. A la fin du 19ème siècle, son vin était connu comme l’un des meilleurs crus de la région.

Nous atteignons enfin la Citadelle de Blaye qui a obtenu le label Patrimoine mondial de l’Unesco. Nous y entrons par la Porte Royale qui est la porte principale de la forteresse. Nous apercevons le Château des Rudel dont il ne reste aujourd’hui que des ruines, heureusement préservées. Ce château a été intégré dans la Citadelle lors de sa construction.

Nous arrivons à la Tour de l’Eguillette, elle a été occupée pendant les deux guerres mondiales et a fait l’objet d’une restauration en 1987. Elle surplombe des galeries de carrières souterraines accessibles à partir de l’intérieur de l’édifice.

Nous apercevons en contrebas, des chèvres et des moutons, qui participent à l’entretien écologique d’une superficie de trois hectares dans les endroits difficiles d’accès ou dangereux pour l’homme à l’intérieur de la Citadelle.

Nous découvrons les bâtiments les uns après les autres, lisant l’historique sur des panneaux permettant une visite individuelle de ce lieu. Depuis les remparts, nous pouvons voir le Clos de l’Echauguette, un micro-vignoble planté à l’intérieur de la Citadelle qui a été converti en bio en 2013.

Certaines maisons sont aujourd’hui occupées par des artisans d’art, des antiquaires ou de petits commerces, redonnant vie à ces lieux longtemps inoccupés.

Ainsi le couvent des Minimes, intégré à la Citadelle pour y garantir une présence religieuse, a été transformé en prison, la chapelle devenant un magasin de fourrage. Aujourd’hui, il sert de cadre à des manifestations de prestiges et des expositions.

La Citadelle de Blaye est un élément du « Verrou de Vauban » qui a pour but essentiel de protéger Bordeaux contre les escadres ennemies. Le verrou de l’estuaire est un triptyque barrant la Gironde, il a été mis en place par Vauban et son ingénieur Ferry entre 1685 et 1692. De l’autre côté de la rive, l’ingénieur fait construire un fort carré, le Fort Médoc sur un terrain marécageux. Enfin pour verrouiller complètement l’estuaire, Vauban érige le Fort-Pâté sur un banc de sable non stabilisé au milieu du fleuve.

Nous quittons la Citadelle par la Porte Dauphine. Elle est entièrement entourée de fossés d’une dizaine de mètres de profondeur.

Certains ont découvert la Citadelle pour la première fois et ont prévu d’y revenir, en famille, en testant en plus la traversée par le bac de Lamarque à Blaye. Nous n’avons pas tout vu et une visite guidée, que nous n’avons pas pu organiser, permet de la découvrir en passant par les souterrains.

Remerciements à Danielle et Jean-Claude qui m’ont accompagnée durant cette randonnée.

Texte de Christine, photos de Christine, Jean-Claude et Serge