Qu’est-ce que ça dit, monsieur le Président ? Ça dit Carnot !
Rando Santé du Mercredi 2 Février 2022.
Derrière les grilles monumentales du Parc Bordelais (1889) se cache une campagne offerte à ses contemporains par Camille Godard dont le buste contemple le grand lac entouré d’arbres vieillissants mais imposants : séquoias, magnolias et cyprès chauves. Notre petit groupe de 14 randonneurs (malgré une météo peu engageante) remonte les allées vers le théâtre de Guignol. La réhabilitation du parc, lancée depuis une dizaine d’années, ménage de larges zones naturelles occupées par les lapins et les écureuils.
Ce matin d’hiver disperse les tapis des feuilles mortes sous les gingkos à proximité de la statue la plus emblématique du Parc, représentant l’enlèvement d’Iphigénie par Diane (1880 par Félix Soulès).
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L’histoire, qui prend ses Racine dans la Guerre de Troye, est belle quoique peu glorieuse, mais l’état de cette statue négligée par la municipalité est lamentable suite à son exil des jardins de la mairie. Diane se drape dans sa dignité et un sac de toile qui masque la décrépitude de ses bras.
Le parc animalier rassemble divers chèvres, porcs noirs et ânes (seulement 2 au lieu de 16), issus de la faune domestique régionale. Des dindons glougloutent à notre passage, quelques paons se pavanent au voisinage de la statue du « Vaincu » entourée de camélias.
Une incursion dans les quartiers de Caudéran est l’occasion d’évoquer les trois grands tunnels qui évacuent les eaux pluviales du ruisseau Caudéran depuis 1986 vers le collecteur de la rue David Johnston et la Garonne. Belphégor, le tunnelier, hante encore les sous-sols du cours Xavier Arnozan. L’insalubrité et les risques d’inondations du quartier sont de l’histoire ancienne, quoique …
Les anciennes propriétés occupées maintenant par le parc bordelais ou les grandes institutions comme Grand Lebrun, étaient au XIX° siècle des domaines viticoles qui produisaient le vin de ville très prisé à l’époque, autant que celui des Queyries de la rive droite. Le mercredi des Cendres, les bordelais avaient coutume de venir à Caudéran déguster les limaçons. C’est pourquoi le blason de la ville de Caudéran comporte trois escargots. Caudéran est resté une commune libre jusqu’en 1965. Caudéran était aussi connu pour ses guinguettes, dont une des plus connue a été la villa Primrose, qui abrite maintenant les grands tournois de tennis bordelais.
Notre randonnée vers la rue de l’école normale, nous fait découvrir un ensemble de bâtiments connus comme Maison de santé Marie Galène, issu d’un couvent construit en 1833, et destiné aux grands malades défavorisés. Cette vocation est restée avec une unité de soins palliatifs. En contournant ce quartier, on peut encore voir un cloître donnant sur une piscine, près de deux piliers sculptés encadrant la rue du Sacré Cœur.
Le retour vers le fond du Parc nous fait découvrir nombre de façades art-déco, mêlées à des villas arcachonnaises. Les canards et autres oies, familiers ou parés de couleurs éclatantes, sont rassemblés près du petit pont d’où quelques promeneurs leur lancent des restes de pain dur. Nous regagnons ensuite la sortie vers l’avenue rappelant que le Président de la république Sadi Carnot a inauguré ce parc en 1888.
A la semaine prochaine à Blanquefort.
Texte de Hervé, photos de Gabriel
Vos animateurs R-Santé