C’est un petit matin ronchon avec de la pluie froide, qui a le bon goût de s’arrêter en même temps que nous sur le parking devant le Prieuré de Cayac. Quinze marcheurs dans notre troupe, après le départ d’un autre groupe de randonneurs d’Arlac.
La forêt voûte qui recouvre l’Eau Bourde nous envoûte de ses couleurs d’automne qui se répandent autour des pieds des arbres. Un cercle rouge côtoie un cercle jaune. Les cyprès chauves tapissent le sol de petits rameaux d’aiguilles rousses. Les aulnes sont encore verts, ainsi que les grands rideaux de bambous qui encadrent les chemins et les pelouses des jardins le long des bras de la rivière. Dans les taillis les seules fleurs sont celles des troènes forestiers, étoiles roses à trois lobes.
Dans la grande prairie au pied du parc de Saint-Albe, nous nous arrêtons près du lavoir historique venu du parc du corsaire Jean Lafitte (à l’emplacement de l’échangeur rocade-A63), qui rêvait de ramener Napoléon de Sainte-Hélène à la Nouvelle Orléans. Lequel des quatre postes de lavandières recèle le secret du trésor (jamais retrouvé) des pirates des bayous ?
Le moulin de Montgaillard à roue à aube verticale, et le moulin d’Ornon à roue à aube horizontale, créent des bras multiples franchis par de nombreux ponts permettant de passer d’une rive aux autres, sous des arbres remarquables, platanes, chênes d’Amérique, cèdres ou cyprès-chauves d’âges comptés en siècles pour certains.
Au détour d’un sentier nous découvrons sur fond de bambous de plusieurs mètres, un château fort construit en rondins doté d’un pont-levis en bambous, et entouré de bananiers. Une pirogue et des panneaux indicateurs de destinations lointaines, achèvent ce tableau exotique. Les seules tigres dans ce paysage, doivent être les moustiques éponymes !
Après une brève incursion dans Canéjan autour d’un étang peuplé de bernaches, d’oies grises et de colverts, nous faisons demi-tour pour revenir le long du quartier de Chartrèze, jusqu’au Prieuré de Cayac. L’histoire de ce lieu commence avec la notoriété du pèlerinage jacquaire et s’achève avec la déviation de la nationale qui passait entre l’église et le château.
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La photo de groupe ne pouvait se faire qu’autour de la statue du pèlerin vraiment plus fatigué que nous après cette randonnée !
Rendez-vous la semaine prochaine à Issac au Château Belfort.
Texte d'Hervé, photos de Gabriel