Feuilleton de l'automne / Épisode n°5 / Conques N2
Quelconque l'Aveyron ? Là aussi, on peut trouver beaucoup de choses à voir.
Inconvénient : elles ne sont pas toujours au bord des routes principales… et le pays est plutôt cabossé. Il faut alors aller à leur rencontre pour les découvrir là où elles sont, dans leur écrin naturel, mais la récompense peut l'emporter sur les efforts faits.
Pour commencer, nous atterrissons au camping "Beau rivage", au bord du Dourdou, petite rivière paisible s'il en est. Avec ça, comment ne pas trouver la sérénité et dormir sur ses deux oreilles ? Mais nous ne sommes pas venus (que) pour ça.
Dès le Samedi, l'aventure commence et la journée s'annonce chargée : ce sera une boucle de Conques à… Conques, depuis le camping. Tout dépend du diamètre de la boucle, car vous n'avez pas oublié "C = π x D" ! Déjà, pour nous mettre en jambe, mais non sans appréhension vu son âge, nous empruntons le pont romain pour franchir le Dourdou. Facile. Après, par contre, ça monte raide pour arriver jusqu'à la chapelle Ste-Foy. La sainte était sortie mais il est vrai que nous n'avions pas annoncé
notre passage. De là, le point de vue est remarquable… quand il n'y a pas de brouillard. Allons donc voir plus haut, sur le plateau, où nous culminerons quand même à 615 m d'altitude. Autre décor jusqu'à arriver à Noilhac. De là, par de petits chemins dont on ne sait pas toujours au départ où ils nous mèneront, nous passons par Courtials, quelques maisons que vous ne vous attendez pas à trouver là, avant de finir par échouer à St-Cyprien-sur-Dourdou, encore lui. Le coin est sympa mais la journée n'est qu'à moitié faite. Après avoir lézardé près du moulin de Sanhes, au bord du Dourdou toujours, nous changeons de rive et remontons l'autre versant. Chemin faisant, et nous ne nous attendions pas à la trouver là, nous rencontrons La Valière, somme toute assez
bien conservée. Plus loin, avec l'impression que le temps s'y arrête, nous aussi d'ailleurs car l'eau de la fontaine est fraîche, nous traversons Montignac. Et puis c'est l'arrivée au-dessus de Conques. Joli point de vue mais vous avez le droit d'en avoir un autre. Après avoir évalué les forces et faiblesses de la cité, il est décidé de l'investir. Nous y entrons par une petite porte dérobée laissée sans surveillance et, comme une horde d'infidèles à la chasse aux reliques, nous nous fondons dans la foule nombreuse des pèlerins modernes. Évidemment, la randonnée avait pris fin et chacun part à la rapine à sa guise selon ses instincts (généralement bas), ses envies (princières ou perverses, l'un n'empêche pas l'autre) et sa curiosité (habituellement malsaine) avant de rentrer au camp(ing). Et, pour les fouineurs, non sans avoir fait au préalable une incursion à la chapelle St-Roch... parce qu'elle le vaut bien.
Dimanche : nous nous rendons dans une dépendance de la nouvelle commune de Conques-en-Rouergue : Grand-Vabre. Comme c'est dimanche et que beaucoup ont
bien des choses à se faire pardonner, nous commençons par le chemin de croix (maintenant une petite route) qui nous conduit à la chapelle St-Roch, encore une (les chapelles sont une spécialité du pays) et au point de vue proche encore embrumé (lui aussi) à notre arrivée. Après une descente dans une belle forêt de conifères, nous repassons le pont de Miquel pour nous rendre dans le département du Lot voisin. Après avoir gagné... et traversé le Lot, aussi pauvres après qu'avant, nous atteignons Les Pelies, village en longueur (et langueur) bordant la rivière. Finie la balade. Maintenant, si vous voulez
voir La Vinzelle, c'est 200 bons mètres plus haut, là-bas. Ouah ! Est-ce que ça vaut le coup de grimper tout ça pour quelques vieilles pierres dont on devine tout juste quelques toits ? Je ne sais pas mais, une fois là-haut, on a un peu de mal à en redescendre. Ce que nous nous résoudrons pourtant à faire pour aller pique-niquer à l'endroit d'un ancien moulin au bord d'un ruisseau anonyme. Cette chose tonifiante faite, il faut retraverser le Lot par le pont de Coursavy (quand on vous dit que le niveau 2 prend des risques...). A peine passés sur l'autre rive, oh surprise, nous trouvons la Fillolie. Pour les unes, c'est : "Comment ça, à une heure pareille ! Et, en plus, au bord de la route ! Quelle..." Interprétation libre. Pour les autres, c'est : "Ah, aaah ! Tiens, tieenns ! Quelle..." Réinterprétation libre.
Un peu plus loin, les esprits refroidis, devant un dédale de chemins qui, sur le papier, n'aboutissent nulle part, quel choix allons-nous faire ? Risquons-nous l'aventure ou prenons-nous la petite route dont au moins nous savons où elle mène ? Et c'est là qu'intervient la Providence ! Un chasseur en poste à l'occasion d'une battue au sanglier. Évidemment, en bon chasseur, il connaît tous les coins et recoins du coin. Après avoir traversé Vielmont, le village du chasseur, par un charmant sentier non indiqué sur les cartes, avec grand plaisir, nous retrouvons Grand-Vabre… et surtout nos voitures. Et comme en plus un café est ouvert, devinez ce qu'ils firent ? Et le séjour se termina là.
Votre distraction peut parfaitement se comprendre. Néanmoins, avant de fermer, regardez donc ici.
Prochain et dernier épisode : Turenne.
A bientôt !